Sud-Kivu : la bourse PNKB fait des jeunes Batwa des diplômés d’État en sciences infirmières

Au Sud-Kivu, de nombreux ménages des peuples autochtones batwa rencontrent des difficultés financières pour assurer la scolarisation de leurs enfants. Les enfants et les jeunes Batwa sont ainsi peu nombreux à fréquenter l’école. Il y a trois ans, Christelle Bitakuya Shamavu, une jeune fille Batwa de Kalonge en territoire de Kalehe, avait abandonné tout espoir de poursuivre ses études et d’obtenir ne serait-ce qu’un diplôme d’État. Âgée de 23 ans, Christelle et son petit frère sont les seuls membres d’une famille de 18 enfants à avoir eu l’opportunité de fréquenter l’école.

« J’ai terminé l’école primaire avec peine et de nombreuses interruptions faute des moyens. J’étais de fois renvoyée en cours d’année scolaire », confie-t-elle. 

En 2019, dans le cadre de la mise en oeuvre de la Feuille de route du dialogue de Bukavu entre le PNKB et les Peuples Autochtones Pygmées (PAPs), le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) s’est engagé à répondre à la demande des PAPs en rapport avec la scolarisation des enfants autochtones afin de leur offrir les mêmes chances que les autres citoyens. 

A gauche : Christelle Bitakuya. (Photo : PNKB)

En 2020, Christelle Bitakuya qui venait, à cette époque, de boucler difficilement une première année en sciences infirmières à l’Institut Technique Médicale de Kalonge (ITM/Kalonge) a été sélectionnée et a bénéficié d’une bourse d’études accordée par le PNKB. Ceci grâce aux fonds de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW), une banque allemande d’investissement et de développement.

Trois ans de prise en charge des frais de scolarité par le PNKB ont permis à Christelle de décrocher au cours de l’année scolaire 2022-2023 son diplôme d’Etat avec la mention distinction (71.2%). 

Peu après l’annonce des résultats des examens d’État, Christelle Bitakuya a été retenue par l’ITM/Kalonge en tant qu’enseignante. Avec une grande satisfaction, elle arbore depuis la rentrée scolaire 2023-2024 la blouse blanche d’infirmière lorsqu’elle dispense les cours. 

« J’ai choisi l’option « sage-femme » (accoucheuse) parce que nombreuses femmes Batwa, malgré les risques, accouchent encore à l’ancienne. Parfois par choix, parfois parce qu’elles ne peuvent pas payer l’hôpital », explique-t-elle.

Christelle n’est pas la seule jeune Batwa à se démarquer grâce au PNKB. Sur douze finalistes, six filles et deux garçons ont également obtenu leurs diplômes d’État à l’ITM/Kalonge la même année. Chanceline Mulago Elisée, âgée de 22 ans, une autre bénéficiaire du soutien du PNKB, a également décroché son diplôme d’État en sciences infirmières avec mention distinction (72.5%). Chanceline effectue actuellement un stage professionnel à l’Hôpital général de référence de Kalonge.

« Merci PNKB de nous avoir permis d’étudier ! Nous comptons sur votre soutien pour accéder à l’université et espérons que vous continuerez à soutenir nos frères et sœurs batwa qui rencontrent les mêmes difficultés d’accès à l’éducation que nous », s’est exprimée Chanceline avec gratitude.

Rien que pour l’année scolaire 2022-2023, le PNKB a pris en charge à l’ITM/Kalonge, les frais de scolarité de 18 jeunes Batwa, dont 12 étaient des finalistes, a témoigné le directeur de l’Institut. Parmi ces jeunes, nombreuses étaient des filles. Le PNKB remercie son partenaire KFW. « Grâce à leur soutien, des jeunes Batwa de Kalonge sont prêts à tracer leur route et à ne plus dépendre des ressources du Parc », déclare le Chef de site du PNKB, Déo Kujirakwinja. 

A gauche : Chancelline Mulago. (Photo : PNKB)

Auteur :La redaction

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