En étroite collaboration avec Primate Expertise (PEx), le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) documente progressivement les mystères de sa faune sauvage grâce à l’utilisation d’outils technologiques innovants : les caméras traps (piège photographique).
Ce 6 février 2024, lors de la réunion de présentation du plan d’activités pour 2024 et des réalisations de PEx en 2023, au quartier général du PNKB à Tshivanga au Sud-Kivu, les chercheurs de PEx ont partagé des informations essentielles sur la vie sauvage du PNKB obtenues grâce à l’utilisation des caméras traps.
« En 2023 nous avons placés 48 cameras traps. Ce nouveau déploiement porte ainsi le nombre total de caméras traps installés dans le PNKB à 248 depuis le lancement de cette initiative en octobre 2017. Rien que dans la partie de haute altitude, les caméras traps ont enregistré, depuis 2017 jusqu’en 2023 la présence de 52 espèces animales différentes. Parmi celles-ci figurent les gorilles, les chimpanzés, les singes bleus, les antilopes, les potamochères, les écureuils, et bien d’autres encore », a confié Michael NYAKABEJI, qui dirige l’équipe de recherche et biomonitoring de PEx.
Les cameras traps sont des dispositifs qui servent à capturer des images des animaux dans le cadre de recherches ou de comptage d’individus dans des aires géographiques données, telles les Parcs et les réserves naturelles. Ces équipements enregistrent jour et nuit les différentes espèces présentes dans ces zones et fournissent ainsi une documentation sur leur nombre et leur répartition. De plus, ils capturent des espèces qui se cachent en présence de perturbations humaines et permettent ainsi une étude approfondie des espèces les plus discrètes.
Pourquoi ces caméras sont-elles si importantes pour le PNKB ? Selon les experts de PEx, le PNKB est une vaste étendue de 6.000 kilomètres carrés où se cachent une biodiversité faunique encore inconnue. L’observation directe des animaux dans la forêt est un défi majeur pour étudier la diversité des espèces au PNKB, ont-ils expliqué. C’est pour surmonter cette difficulté que PEx a adopté cette méthode scientifique internationalement reconnue.
« Il y a quelques années, obtenir une photo d’un animal du PNKB, en dehors des gorilles habitués à la présence humaine, était un grand défi », a noté le Professeur Augustin BASABOSE, Directeur Exécutif de PEx. Il a renchéri « Même actuellement, seuls les gorilles suscitent l’intérêt des visiteurs, mais les caméras traps révèlent progressivement une diversité animale qui ouvre de nouvelles opportunités dans les domaines du tourisme et de la recherche. Cela pourrait générer des opportunités d’emploi dans la région et de nouvelles sources de revenus pour le Parc».
Mais l’importance des caméras traps va bien au-delà de la simple documentation de la faune sauvage. Ces outils technologiques fournissent des données cruciales pour la conservation et la gestion du Parc. En surveillant les mouvements des espèces, les chercheurs peuvent mieux comprendre leurs comportements, leurs habitats et leurs interactions avec l’environnement. Sur base des informations captées par ces cameras, les autorités du Parc peuvent aussi prendre des mesures rapides et efficaces pour protéger les espèces en danger et préserver l’équilibre fragile de l’écosystème.
PEx recommande vivement que le PNKB commence à utiliser les images des caméras traps pour présenter au monde entier les autres espèces animales qui pourraient attirer les touristes et les chercheurs en République Démocratique du Congo (RDC). Certaines de ces espèces pourraient être uniques à la région Est de la RDC, ont-ils indiqué. Pour sa part, PEx présente déjà les images capturées par les caméras traps lors de séances de sensibilisation et d’éducation environnementale organisées dans les écoles primaires situées aux alentours du PNKB.
