Les écogardes : premiers acteurs du respect des droits de l’Homme , de sauvegardes sociales et de la cohésion sociale autour du Parc National de Kahuzi-Biega

« Créer des liens solides et durables avec les communautés environnantes pour réduire sensiblement les facteurs de risque de violations des droits de l’homme attribuées à tort ou à raison aux écogardes du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) ». C’est l’une des grandes recommandations qui émane des sessions de formation des écogardes du PNKB portant sur les droits de l’homme ; la sauvegarde sociale et d’autres questions liées à la préservation de de la nature et à la  cohésion sociale, qui se déroulent depuis ce  14  septembre 2023 à Tshivanga, le quartier général du PNKB situé au Sud-Kivu.

Mathilde Mihigo, chargée des droits de l’homme au PNKB a souligné l’importance cruciale de cette formation et l’accent mis sur l’impératif  d’une collaboration mutuelle entre les écogardes et la population locale: « les écogardes sont appelés à être des gardiens exemplaires, tant de la nature que des droits fondamentaux de l’homme. Cette formation leur offre les outils nécessaires pour agir avec responsabilité et bienveillance envers les communautés locales. »

Rassemblant déjà 65 écogardes dont 7 femmes, ces premières sessions de formation ont couvert divers sujets essentiels, dont l’introduction aux droits de l’homme, la lutte contre l’impunité et le rôle de la justice militaire, le droit international humanitaire, le droit international des droits de l’homme et la conduite pendant le conflit armé. Les écogardes ont également exploré le rôle, la responsabilité et l’éthique de l’écogarde, incluant le code de bonne conduite. La formation a abordé des aspects cruciaux tels que la protection de la population civile, la protection de l’enfant, les questions des violences basées sur le genre,  la promotion de la cohésion sociale, ainsi que les mécanismes de gestion des plaintes et la sauvegarde sociale.

De plus, les écogardes ont été sensibilisés à leur comportement face à diverses situations sur le terrain, notamment leurs interactions avec les populations locales, les personnes vulnérables, les procédures de fouille et de confiscation, les arrestations et la détention, ainsi que l’utilisation de la force. La formation a également mis en lumière les droits des enfants en période de conflit armé, soulignant l’importance cruciale de leur protection. Pendant cette formation, les écogardes ont aussi participé à à des séances  d’appui psychosocial organisées avec  l’appui de la psychologue du PNKB.

Du côté des participants, l’un des écogardes a confié : « Cette formation est vraiment importante. On nous a encouragés à établir de bonnes relations avec les habitants vivant à proximité du Parc, pour que tout le monde vive en paix. Ils nous ont aussi rappelé de faire attention à comment on agit, et de ne pas dépasser certaines limites pour assurer la sécurité de tous, y compris celle du Parc. »

Trois  sessions supplémentaires de cette formation sont planifiées jusqu’en octobre 2023 afin de recycler  tous les écogardes du PNKB. À travers ces formations, la Wildlife Conservation Society (WCS) et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, partenaires dans la gestion du PNKB, visent à renforcer leur engagement en faveur d’une  protection de la nature saine  tout en promouvant le respect des droits fondamentaux  ainsi que le respect du  principe de ne pas nuir aux populations  riveraines du Parc.

Il est important de souligner que le PNKB a organisé et animé cette session en collaboration avec divers partenaires, notamment l’Auditorat militaire supérieur près la cour militaire du Sud-Kivu, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), ainsi que les sections des Affaires civiles et de la protection de l’enfant en temps de conflits armés, de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (Monusco). 

Ces sessions ont aussi bénéficié des outils et modules développés par la Wildlife Conservation Society (WCS), en coopération avec la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et l’Union européenne (UE) pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles en Afrique centrale. 

Auteur :La redaction

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