Le Parc National de Kahuzi-Biega a répondu présent à la conférence sur la biodiversité et la paix organisée au Sud-Kivu 

Quelques peintures de gorilles que le jeune artiste Krissart a exposé à la Conférence Bio-Paix de Lwiro. (Photo : PNKB)

La Conférence sur la biodiversité et la paix a été organisée le jeudi 20 avril 2023 par COOPERA Congo, le Centre de Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro (CRSN) et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et ses partenaires, au CRSN-Lwiro pour mobiliser la population à l’action sur la protection de la biodiversité et la construction de la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

« Lorsqu’il y a la guerre, les forêts ainsi que les animaux qui y vivent souffrent et sont traumatisés », a dit Lorena Aguirre Cadarso de COOPERA Congo, en lançant cette journée animée par des jeunes artistes, qui ont exprimé leur vision de la paix et de la protection de la biodiversité à travers l’art (danse, photographie, musique et dessin).

Danse contemporaine lors de la conférence (photo: PNKB)

Exposition des peintures représentant des gorilles, danses contemporaines, slams sur la guerre et la biodiversité, exhibition des chants et danses traditionnels de la communauté Peuple Autochtone (PA), ainsi qu’une visite guidée au Centre de Réhabilitation des Primates de Lwiro (CRPL), ont ainsi bien rythmé cette journée et captivé les participants.

Le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB), le CRSN/Lwiro, ainsi que des organisations internationales, nationales et locales de protection de l’environnement, qui ont participé à cette journée artistique de sensibilisation d’éveil de la conscience de la population, ont, à l’occasion, expliqué à la foule leurs défis et les actions pour la sauvegarde de la biodiversité.  

“Les guerres à répétition dans l’Est de la RDC freinent le développement durable du PNKB”

A cette conférence en plein air, le PNKB a particulièrement rappelé les conséquences des guerres sur la conservation durable du Parc, classé site du patrimoine mondial en péril.

« Depuis les guerres, le Parc fait face à des nombreux défis dont une forte démographie autour de sa partie haute altitude, l’insécurité, la pauvreté des populations riveraines et la pression élevée sur les ressources naturelles (braconnage, carbonisation, exploitation du bois et minière), ainsi que les conflits sociaux-dynamiques complexes », a déclaré Seguin Caziga Bisuro Coordonnateur des activités du site, qui a représenté à cette conférence Bio-Paix le Directeur et Chef de Site du PNKB, Deo Kujirakwinja

Entre 1994 et 1996, presque toute la population des gorilles du PNKB a été décimée par des groupes armés et des braconniers, a-t-il confié avant de parler du travail abattu par l’ICCN et ses partenaires pour permettre aux animaux de vivre paisiblement dans leur habitat naturel.

« Après les guerres, grâce aux efforts de l’ICCN et ses partenaires, la seule famille des gorilles suivi qui a échappé au massacre des espèces animales du Parc, a été retrouvée et protégée. Plus de 20 ans après, le PNKB compte plusieurs familles de grauer dont 13 sont suivies en haute altitude et 3 habituées à la présence humaine », a expliqué Seguin Caziga.

 Et à part les primates, les touristes peuvent également aujourd’hui visiter différentes espèces d’oiseaux, des cours d’eau fabuleuses et une flore riche et abondante, a-t-il indiqué en invitant les participants à cette conférence Bio-Paix à appuyer le PNKB dans la promotion et la protection de ses espaces, de sa faune et de sa flore, à travers le partenariat public-privé signé entre l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et le Wildlife Conservation Society (WCS).

L’ICCN et ses partenaires dont WCS, comptent en effet faire du PNKB un des sites touristiques les plus visités au monde. Mais pour atteindre ce but, il faut la pérennisation de la paix dans l’Est de la RDC, ont compris les organisateurs de cette conférence « Biodiversité-Paix ». 

La Direction du PNKB.

Auteur :La redaction