Pour concrétiser la vision du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) axée sur la conservation basée sur le droit et conformément à leur engagement envers la préservation de la biodiversité et le maintien de l’ordre dans et autour du PNKB, 19 écogardes assermentés en tant qu’Officiers de Police Judiciaire (OPJ) ont bénéficié d’un programme de recyclage intensif. Cette formation s’est déroulée du 13 au 15 décembre 2023 à Murhesa, au Sud-Kivu.
L’objectif principal de ce recyclage était de mettre à niveau les compétences des OPJ du PNKB dans des domaines cruciaux tels que l’organisation et compétence judiciaire, l’éthique et déontologie de l’officier de police judiciaire, le droit pénal général et procédure pénal, les techniques d’investigations, enquêtes préliminaires, la rédaction des procès-verbaux, les droits humains et le droit pénal spécial énoncés.
« La connaissance de ces matières est essentielle pour permettre aux OPJ d’exercer efficacement leurs fonctions dans la poursuite des infractions en violation des lois du pays parmi lesquelles la loi n° 14/003 relative à la conservation de la nature », a expliqué Me Sarah BADESI, Responsable de la cellule Juridique du PNKB.
Les 19 écogardes OPJ du PNKB dont 2 femmes, ont été encadrés par des instructeurs expérimentés de différentes institutions, dont l’auditorat militaire supérieur près la cour militaire du Sud-Kivu, le parquet de Kavumu, ainsi que les cellules juridique et droit de l’Homme du PNKB.
L’Auditeur militaire supérieur, qui a dirigé une partie du recyclage, a souligné l’importance cruciale du travail des OPJ. Jérôme BAYAWA a expliqué : “ Ce sont les OPJ qui sont les premiers sur le terrain pour reconstituer les faits. Ils sont entre autres responsables des auditions des témoins, des renseignants et des victimes. Ils interrogent également les présumés suspects. Par conséquent, il est essentiel que le travail de l’OPJ soit bien réalisé afin de permettre au ministère public ou à l’auditeur de mener efficacement les instructions. Des procès-verbaux clairs d’audition ou d’interrogatoire, de saisi d’objet ; évitent par la suite au ministère public ou l’auditeur de refaire les auditions et les enquêtes « .
Plus que ceci, il a été rappelé aux écogardes OPJ du PNKB qu’ils disposent d’une compétence restreinte. Leur autorité s’étend uniquement à la recherche d’infractions commises en lien avec la conservation de la nature et les forêts. Les instructeurs ont mis en avant le fait que ces infractions doivent avoir eu lieu à l’intérieur du Parc ou dans un rayon de 50 km autour de celui-ci.
Certains participants ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité du recyclage. Lebon BAHIZIRE, écogarde et OPJ du PNKB depuis 2021 a souligné que ce rappel a permis de combler certaines lacunes, notamment sur les nouvelles normes en matière de procédures : « Je me rends compte qu’il y a des choses que j’omets parfois dans la rédaction de mes Procès-Verbaux. De plus, depuis 2021 certains modèles de procès-verbaux ont changé. Ce qui est nouveau dans ce recyclage, c’est qu’à l’époque de notre formation d’OPJ en 2021, nous n’avions pas été formés sur les droits humains « , a-t-il confié.
Bijoux Zawadi BAMWISHO, OPJ du PNKB depuis 2021, a souligné l’importance du module sur l’investigation de l’information. « Ce rappel des techniques d’investigation nous a permis d’enrichir nos connaissances et de garantir que rien n’est négligé lorsque nous menons des enquêtes sur les faits infractionnels. On nous a rappelé l’importance de respecter les étapes d’investigation, d’analyser les informations avant de se rendre sur le terrain et de poser les bonnes questions « , a-t-elle ajouté.
Pour la direction du PNKB, ce programme de recyclage et de renforcement des compétences de ses OPJ va contribuer à une meilleure application de la loi, des règles éthiques et déontologiques, au respect des droits humains et, par conséquent, à la protection de la biodiversité du Parc.
