COMMUNIQUÉ DE PRESSE EN RAPPORT AVEC LES ALLEGATIONS DE MRG

Photo des bungalows du PNKB.

L’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature informe le public que le rapport de la commission d’enquête mixte et indépendante mise en place par son Directeur Général, Mr. Olivier Mushiete Nkole avec l’appui de certains de ses partenaires pour enquêter sur les allégations de violations des droits humains entre 2019 et 2022 dans le parc de Kahuzi Biega, est finalisé et disponible sur son site internet www.iccnrdc.org.

À cet effet, l’ICCN tient à faire la mise au point suivante :

1. Ces allégations avaient été présentées dans un rapport produit par une ONG britannique au début de l’année qui soulevait plusieurs interrogations quant à la rigueur méthodologique avec laquelle les enquêtes avaient été menées. Il posait en outre d’évidentes questions d’impartialité dans son mode d’interprétation des faits et dans la virulence de ses propos envers l’ICCN et son personnel sans permettre à notre organisation d’avoir le droit élémentaire au contradictoire ;

2. En conséquence, et vu l’impérieuse nécessité d’établir la vérité dans l’intérêt des victimes surtout, le Directeur Général de l’ICCN a pris l’initiative de mettre en place une commission d’enquête mixte et indépendante composée de personnels techniques de la Direction Générale de l’ICCN, dont le Directeur en charge des droits de l’homme qui en assurait la coordination, ainsi que de partenaires-clés de la conservation au Sud Kivu, de l’auteur principal dudit à savoir l’ONG britannique, et d’un Expert indépendant, spécialiste des droits humains, chargé d’assurer la conformité des travaux de la Commission avec les standards en la matière. Le cahier des charges de cette commission s’est appuyé sur une méthodologie et des procédures d’enquête répondant aux standards internationaux reconnus par l’ensemble des acteurs du secteur. Elle a rencontré sur terrain lors de réunions de groupe ou individuelles, plus de 120 sources, témoins ou victimes et de toutes les couches sociopolitiques ;

3. Les enquêtes de la commission conjointe n’ont pas confirmé toutes les allégations de violation des droits humains attribuées aux écogardes de l’ICCN et aux FARDC. L’ICCN relève ici un écart disproportionné entre le volume des allégations du premier rapport de l’ONG et les résultats du rapport de la commission. Cet écart s’explique sans doute par la plus grande rigueur méthodologique de la deuxième équipe et questionne ainsi fondamentalement le sérieux et les motivations du premier rapport, exagérément accusateur. Plus grave, l’ONG qui a participé à tous les travaux de la commission mixte et indépendante qui se sont déroulés de manière transparente s’est rétractée en dernière minute au désarroi et à la grande surprise de tous! Ceci expliquerait-il les motivations scabreuses de son rapport initial?

4. Pour ce qu’elle a constaté, la commission a formulé une série de recommandations pertinentes adressées à plusieurs parties prenantes dont les autorités provinciales du Sud-Kivu, la Direction Générale de l’ICCN, les responsables du Parc National Kahuzi-Biega ainsi que les partenaires internationaux impliqués. Pour sa part, la Direction Générale de l’ICCN a décidé de mettre en oeuvre dans les plus brefs délais les recommandations la concernant ;

5. A cette occasion la Direction Générale de l’ICCN rappelle son engagement à la mise en oeuvre de son deuxième pilier stratégique : « Humanité » qui place le respect des droits humains et le bien-être des populations riveraines des aires protégées comme priorité absolue au même titre que la conservation de la biodiversité. Ensemble, ces piliers stratégiques constituent une opportunité de développement socio-économique et culturel pour ces populations, ceci, au travers des programmes de conservations communautaires ;

6. L’ICCN réaffirme son engagement et sa détermination à ce que tout personnel de l’institution qui se rendrait responsable de manquements aux respects des règles et des lois auxquels il est soumis soit sanctionné sans complaisance ;

7. Le Directeur Général rappelle le lourd tribut que paient chaque année les écogardes de l’ICCN. Ces dix dernières années, plus de 200 d’entre eux ont perdu la vie sous les balles des groupes armés, braconniers et autres trafiquants. L’ICCN est reconnaissant du service qu’ils rendent dans des conditions difficiles comme actuellement face à la nouvelle résurgence de violence injustement imposée. L’Institut demeure déterminé à engager ses meilleurs efforts pour améliorer tant la qualité de leur formation et de leur service que leurs conditions de travail et de vie, ainsi que celles de leurs familles.

Fait à Kinshasa le 31 mai 2022

Auteur :La redaction