Campagne de sensibilisation auprès des marchands de charbon de bois

Le parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) et Pole Pole Fondation (POPOF)se sont activés à sensibiliser les marchands de charbon de bois. Ils sont les premiers bénéficiaires de la déforestation. Ce sont ces mamans qui revendent le charbon de bois produit par les autochtones, après abattage des arbres du parc.

M. Hubert MULONGOYI, chargé de communication à Kahuzi-Biega et John KAHEKWA directeur général de POPOF, se sont rendus à Murhesa, à mi-chemin entre Bukavu et Tshivanga. Ce marché en plein est érigé en avril 2019, le long de la route nationale n° 3, à 20 km de Bukavu et à 13 km du quartier général de Tshivanga.

John KAHEKWA, Hubert MULONGOYI et Innoncent MBURANUMWE, chef de site adjoint du PNKB testant un drone offert par POPOF pour la surveillance de la flore

C’est là que les marchands de charbon de bois viennent s’approvisionner. Ce combustible est obtenu en carbonisant du bois en atmosphère contrôlé par pyrolise (en l’absence d’hydrogène). Le problème c’est que ce bois provient de l’abattage des arbres de l’aire protégée, principalement par des inciviques qui ont décidé de braver l’interdiction de déforestation. Ce sont souvent les autochtones qui se chargent de l’abattage et de la carbonisation. La mission s’est rendu dans ces lieux pour sensibiliser les commerçants sur l’origine illégale du bois utilisé dans la fabrication du charbon vendu.

Marché ouvert à Murhesa, où le charbon de bois litigieux est vendu au vu et au su des autorités

Cependant, l’équipe de sensibilisation s’est rendue compte que ces mamans paient des taxes aux agents de l’État. Ce qui signifie que ce commerce illégal est quelque part cautionné par les autorités locales du territoire de Kabare. Les autorités provinciales aussi sont au courant de l’existence de ce marché. Ce qui rend cette tâche de sensibilisation plus difficile.

C’est un travail de longue haleine qui doit être amorçé afin d’arriver à raisonner tout le monde sur le danger de la déforestation et les risques qu’elle comporte. En premier lieu cela concerne la destruction de l’habitat pour la faune endémique de la région, protégée dans le parc de Kahuzi-Biega. Il y a certes un problème d’approvisionnement en énergie pour les besoins de la cuisine, mais des solutions alternatives existent. Personne n’a intérêt à faire cette pression à la flore sur ce territoire protégé depuis des décennies.

Un gorille se repose sur un arbre coupé pour fabriquer du charbon de bois.