Attaque du convoi d’un ministre provincial par les personnes que nous dénonçons à cors et à cris depuis plusieurs jours

Vue du Mont Biega, depuis Bunyakiri

Un convoi a été attaqué sur la route de Bunyakiri, par les hommes armés que nous dénonçons depuis plusieurs jours. Il s’agit simplement du groupe armé recréé par Jean-Marie Kasula. Ce dernier a été arrêté en janvier 2020 et condamné en mai 2020 pour 15 ans de servitude pénale. Mais, il a retrouvé mystérieusement sa liberté et est retourné aussitôt dans ses méfaits à la lisière du Parc de Kahuzi-Biega, aux environs de Muyange. Heureusement, il n’y a pas de blessé. Il y a eu juste vol de biens et d’une arme de la police.

Le Ministre provincial de l’agriculture n’a pas été personnellement visé.

Ce jeudi 15 octobre 2020, le Ministre de l’agriculture su Sud-Kivu se rend à Bunyakiri. Il est en mission de service pour s’assurer des actions du PICAGL (Projet Intégré de Croissance Agricole dans les Grands Lacs). C’est dans le cadre d’un projet régional de développement de l’agriculture intégrée dans les grands lacs, d’une durée de cinq ans. Le convoi de son Excellence M. Marcelin BAHAYA est composé de 40 motos, 3 véhicules tout-terrain et un bus avec des passagers. Il est 9 heures environs.

C’est en ce moment que passe devant le quartier général de Tshivanga. Tous les gardes présents notent le passage de ce grand convoi. Ils informent aussitôt la direction. Le directeur et chef de site du parc de Kahuzi-Biega est en alerte maximal. Il sait que ce groupe de gens courre un risque d’âtre peut-être attaqué, mais il ne s’imagine pas que cela puisse être fait dans les minutes qui vont suivre.

En effet, pas plus tard qu’hier le directeur De Dieu BYA’OMBE a dénoncé la libération précoce et injustifiée, voire illégale du chef de guerre pygmée Jean-Marie KASULA. Ce dernier a été condamné, avec ses cinq co-accusés, à 15 ans de servitude pénale lors d’un procès en chambre foraine à Miti, dans le territoire de Kabare. C’était en février 2020. En octobre, le condamné principal, M. KASULA est observé aux environs de Muyange. Il est armé et se remet à ses activités d’extorsion et vols des biens des personnes qui empruntent la route nationale 3 reliant Bukavu à Kisangani.

Visite du directeur et chef de site M. De Dieu Bya’Ombe au village de Muyange, le 19 juin dernier

Près d’une heure après le passage du convoi à Tshivanga, le convoi du Ministre est attaqué par des hommes armés. Il n’y a pas de blessé heureusement. Son excellence n’a pas été personnellement visé, les assaillants ne l’ont même pas reconnu. Ils se sont contenté de piller les objets de valeur et l’argent. Ils ont même volé l’arme d’un policier qui était affecté à la garde du Ministre provincial. Le Ministre retournera même à Bukavu une heure plus tard, avortant ainsi sa mission.

Il n’y aucun doute sur le lien entre cette attaque et la libération du chef de guerre

Pour le porte parole de Kahuzi-Biega, M. Hubert MULONGOY, il n’ya pas de doute que cette attaque ait un lien direct avec Jean-Marie KASULA. Partant du constat que ce condamné a été libéré avec la complicité d’une ong locale, le CAMV, soutenue par une organisation étrangère dénommée « Forest Peoples programme« . Au nom de la protection des droits de l’homme, ces deux organisations incitent les pygmées à violer la loi. A se demander si ce ne sont pas eux qui, finalement les arment. Durant le passage en prison du chef de guerre Kasula en prison, les villageois de Muyangi n’ont pas été aidé par ces ONG qui récoltent de l’argent soi disant pour les aider.

Au contraire, ils participent à une guerre larvée qu’ils ont entrepris contre le parc de Kahuzi-Biega et les autorités locales et nationales. Leur lutte a trouvé écho auprès des autorités judiciaires. Une enquête est à diligenter rapidement pour trouver les auteurs de la libération de jean-Marie KASULA. Celle-ci ressemble plus à une évasion qu’une libération après seulement 8 mois de détention pour une condamnation de 15 ans.

Itinéraire de la N3 entre TShivanga et Bunyakiri (©carte OpenStreetMap)

A cela, il faut ajouter également le fait que certains autres faits graves consistant à offrir des concessions aux privés à l’intérieur des limites du parc. En effet, un juge a cassé la décision de déguerpir le parc à avec une personne entretenant une liaison intime. Le jugement a été simplement annulé en violation avec la loi sur conservation de l’environnement.

Les autorités nationales et provinciales vont-elles finalement ouvrir les yeux sur ce qu’il se passe au parc de Kahuzi-Biega ?

Force est de constater que les malfrats sont passé à la vitesse supérieure. Ils n’ont pas hésité à attaquer même un convoi officiel d’une autorité locale. Ce groupe armé est encouragé à commettre des délits. Ces graves incidents auraient pu se terminer par la mort d’hommes. Heureusement pour son excellence, il s’dn sort indemne, ainsi que les membres de sa délégation. Ils sont quitte pour une belle frayeur. Ils ont vécu l’insécurité causée par ces groupes armés.

Les FARDC et nos garde ont réussi à arrêter tous les chefs de guerre, mais l’un d’eux a été libéré juste après 8 mois de detention. Il se remet aussitôt dans ses activités illégales à la lisière du parc comme à l’intérieur. Comment une telle situation ne pourrait-elle pas démotiver les gardes qui assurent le respect de la loi ?

Nous réitérons notre appel à la situation que nous avons dénoncé depuis quelques jours. Les autorités sont au courant et ont fait la sourde oreille. Le témoignage de haut rang du Ministre à qui nous rendront un vibrant hommage, servira à faire bouger les autorités concernées. Nous implorons l’Etat à nous donner des moyens de lutter contre la destruction de l’aire protégée, mais aussi de soutenir les populations riveraines. Nous leur demandons enfin d’ouvrir une enquête sur le CAMV avant de leur retirer tous les agréments et les poursuivre pénalement pour incitation à la violation de la loi.

Illustration du parc de Kahuzi-Biega : la partie basse (extension de 1975) le couloir écologique et la partie haute. C’est la partie haute seulement qui est actuellement exploité en tourisme

Auteur :La rédaction